Soirs de Nice et de nulle part
Nice est une ville hybride que l'on a du mal à caractériser ; issue du croisement de différents peuples, d'histoires, d'enjeux, elle oscille entre sédentarisation et passages.
Mais telle est Nice, le jour. Car, lorsque la nuit jette son voile sur la cité, l'enveloppant de toute sa symbolique, Nice devient son plus bel étendard. La ville exprime alors toutes les virtualités de l'existence.
Entrer dans la nuit de Nice, c'est perdre toute connaissance distincte, analytique, exprimable. Et les évidences de disparaître dans un décor insondable, au moment où la ville, vide et nue, se purifie de toute mémoire, obscure, de toute ressemblance.
N'appartenant plus à personne qu'à elle-même, pour elle-même, la voilà à l'image de l'inconscient qui se réveille dans le sommeil de la nuit, entre rêves et angoisses, ténèbres et préparation du jour à venir.
Novalis, dans ses Hymnes à la nuit écrit : '' Plus divins que les étoiles scintillantes, nous semblent les yeux infinis que la Nuit a ouverts en nous. Leur regard porte bien au-delà des astres… emplissant d'une volupté indicible l'espace qui est au-dessus de l'espace ''.
Nice, la nuit, devient ce lieu second où l'espace géographique cède momentanément sa place à l'espace intérieur, ineffable et riche d'interprétations.
Texte de Vanessa Nizio